Toilettes et mobilité sont des termes rarement évoqués ensemble mais pourtant bel et bien liés, surtout lorsqu’ils concernent la place des femmes dans l’espace public. Dans un monde en constante évolution, la mobilité des femmes dans la ville est devenue un indicateur crucial de l’égalité des sexes et de l’autonomie individuelle. Aujourd’hui, les villes identifient un nouvel objectif commun : mailler le territoire pour permettre à tous de profiter des mêmes dispositifs.
Quelle est la place des femmes dans l’espace public aujourd’hui ?
En 2019, seulement 12 % des voies de Paris et 2 % des rues en France portaient le nom d’une femme. Un constat qui traduit une triste réalité : les femmes ne sont pas assez représentées dans l’espace public. Plusieurs études sociologiques ont montré que la plupart des villes ont été construites par et pour des hommes. Une réalité plutôt paradoxale puisque les femmes sont plus souvent amenées à se déplacer dans l’espace public que les hommes : courses alimentaires, trajet d’aller / retour école, travail, rendez-vous médicaux et activités extra-scolaires, etc.
Selon une étude réalisée en 2014 par le Haut Conseil à l’Egalité, les femmes réalisent près de 75 % des accompagnements des enfants et des personnes âgées et 100 % d’entre elles ont déjà subi au moins une fois du harcèlement sexiste et sexuel dans les transports en commun. La même étude nous déclare que 76 % des françaises se sont déjà faites suivre au moins une fois dans la rue. Ces informations nous conduisent à la conclusion suivante : les hommes occupent l’espace public tandis que les femmes se contentent de le traverser pour des raisons de sécurité et de manque de dispositifs adaptés.
Et en ce qui concerne l’accès aux toilettes pour les femmes?
Quand on analyse le quotidien d’une femme, on remarque qu’elle prend en charge en moyenne 80 % de la charge du foyer à elle-même. De ce fait, elle est plus susceptible de se déplacer dans la ville qu’un homme. Mais petit problème… Le manque de toilettes publiques !
La crise du covid 19 aura peut-être permis une chose… Celle de réaliser qu’il manque des toilettes en ville. Avec la fermeture des restaurants et des bars, il était devenu difficile de trouver des endroits pour uriner. Selon une étude réalisée par l’Ifop, près d’un français sur deux (45 %) n’a pas pu soulager facilement une envie pressante lors de la mise en place du premier confinement. Un chiffre encore plus élevé du côté des femmes puisque 51 % d’entre elles déclarent avoir souffert d’un manque d’accès à des toilettes publiques. Dans un monde où il est plus facile pour les hommes d’uriner dans l’espace public, les femmes, elles, sont contraintes d’attendre et d’écourter leurs déplacements. Une situation plus qu’inconfortable et inégalitaire pour elles.
Autre inégalité : le nombre de toilettes mis à disposition pour les femmes. Les femmes restent environ 3 minutes aux toilettes contre 40 secondes pour les hommes. Cette différence s’explique certes par des différences physiologiques ou vestimentaires, mais aussi par le temps perdu par les femmes qui essayent de toucher la cuvette le moins possible. Résultant en des techniques toujours plus innovantes, mais qui rajoutent de longues secondes au compteur. Malgré tout, elles ne disposent pas du même nombre de toilettes que les hommes, qui en prime bénéficient d’un large choix pour uriner. Des urinoirs sont très largement proposés en plus des toilettes publiques dédiées aux femmes comme aux hommes. Mais où est ce choix pour les femmes ?
Le manque de choix représente un nouvel obstacle sur un chemin déjà semé d’embûches, et ainsi synonyme de :
- Mauvaises habitudes : durant l’enfance on apprend aux petites filles à se retenir ou à faire pipi « au cas ou » ;
- Insécurité : dans des événements, dans la ville ;
- Harcèlement : dans les écoles, au travail ;
- Discrimination : à l’accès à certains métiers à cause des toilettes (BTP)
- Isolement : pour les personnes âgées qui évitent de sortir par peur de ne pas trouver d’endroit où uriner.
Les toilettes constituent un réel indicateur de la place des femmes dans la société.
Mais depuis quelques années, les villes prennent conscience du manque d’aménagement pour les femmes dans l’espace public et se mobilisent pour pallier ce problème. Plusieurs réflexions stratégiques sont étudiées : lieux où implanter des toilettes, mesures de sécurité envers les femmes, redisposition des aménagements urbains, etc.
Comment les villes s’engagent-elles pour réduire les inégalités femmes/hommes dans l’espace public ?
Plusieurs grandes villes en France souhaitent repenser l’espace public pour permettre aux femmes d’en profiter pleinement. L’objectif étant de réorganiser les aménagements urbains dans les zones à forte affluence pour favoriser le tourisme et permettre aux femmes de bénéficier d’une accessibilité égalitaire dans l’espace public. Des villes telles que Paris, Rennes ou encore Pau ont commencé à déployer des toilettes publiques ainsi que des urinoir•es pour femmes et pour hommes dans des lieux stratégiques, en respectant des enjeux d’écologie, de sécurité, de propreté et de intimité.
Par ailleurs, d’autres mesures sont ou ont déjà été réalisées dans un grand nombre de villes en France :
Une conception inclusive de l’espace public : installer des bancs, des éclairages publics ou même des infrastructures qui prennent en compte les besoins spécifiques des femmes comme les urinoires pour femmes que l’on peut retrouver à Pau, Rennes ou encore Paris.
Une sécurité renforcée : en investissant dans des vidéosurveillances urbaines. En 2020, Nice était la ville dotée du plus grand nombre de caméras de surveillance en France : 2600 pour 346 000, soit une caméra pour 130 habitants.
De l’éducation et de la sensibilisation : en lançant des campagnes de sensibilisation pour éduquer la population. A la suite du rapport annuel 2023 du Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes sur l’état des lieux du sexisme en France, le ministère de l’Intérieur a lancé une campagne de sensibilisation sur la sécurité des femmes dans l’espace public. Cette campagne présente Ma sécurité, le guichet numérique unique des forces de sécurité intérieure qui propose un service de dialogue instantané en cas d’agression sur l’espace public.
Une consultation communautaire : faire en sorte d’impliquer les citoyens, en particulier les femmes, dans le processus de planification urbaine pour prendre des décisions plus équitables.
Comment est-ce que madamePee contribue-t-elle à faciliter la mobilité des femmes dans l’espace public ?
madamePee a à cœur de faciliter l’accès aux toilettes chez les femmes.
Nous veillons à ce qu’elles disposent d’un endroit sécurisé, intime, accessible et écologique. Nous faisons en sorte de rester toujours à l’écoute de leurs besoins en proposant une large gamme de produits qui s’adaptent à plusieurs cas de figure : eventPee pour les festivals, indoorPee pour les infrastructures, urbanPee pour les villes, madamePee pour les femmes, misterPee pour les hommes. Grâce aux enquêtes terrains que nous réalisons fréquemment, nous nous adaptons le plus possible aux attentes recueillies auprès des usagères et usagers madamePee.
Notre gamme urbanPee est spécialement conçue pour mailler le territoire. Peu encombrantes, les cabines peuvent être positionnées sur des points de passage. Riverain, promeneur, simple passant ou touriste, l’objectif reste le même, traverser ou profiter de la ville en toute sérénité. C’est le cas de la Ville de Paris, qui a équipé le Canal St Martin ainsi que la Vilette pour répondre à la forte demande en sanitaires, notamment pendant la saison estivale.
Les initiatives pour un espace public plus égalitaire sont nombreuses. Pour les collectivités, le défi est lancé ! Les urinoir•es de madamePee seront d’ailleurs exposées au Salon des Maires et des Collectivités Locales du 21 au 23 novembre à Paris-Porte de Versailles. Présentées sur le stand C99 (Pavillon 3) de Wc Loc, nous vous donnons rendez-vous pour révolutionner ensemble les toilettes dans l’espace public !